Ce travail fait allusion à la philosophie traditionnelle de la correspondance entre le microcosme et le macrocosme, ou croyance selon laquelle toute réalité supérieure dans l'échelle de l'être se reflète et est contenue dans la manifestation et le mode d'être des ordres inférieurs.

Les religions anciennes ont exprimé cela comme la correspondance symbolique de l'ici-bas (la terre) et du divin (les cieux) et on retrouve cette idée dans les théories de la physique contemporaine qui montrent comment la moindre particule de matière contient des connaissances et des informations sur l'état du système tout entier.

Dans cette installation, j'ai tenté de créer un "espace accordé" où non seulement tout est enfermé dans une seule cadence rythmique mais où un système dynamique interactif est produit dans lequel tous les éléments , ( la goutte d'eau, I'image vidéo, le son, le spectateur et la pièce elle-même) fonctionnent ensemble de manière unifiée comme un instrument unique et plus grand.

L'œuvre repose sur un processus d'agrandissement: en modifiant l'échelle de ce qui devrait être normalement un événement accessoire pour l'amplifier à la fois visuellement et acoustique ment jusqu'à ce qu'il domine l'espace. Un examen plus serré révèle que le processus unificateur qui sous-tend l'œuvre est un phénomène optique.

La goutte d'eau agit elle-même comme une lentille et s'intègre de la sorte au système optique de la caméra vidéo.

 On peut voir une image de l'espace tout entier et de ceux qui s'y trouvent, image dont on constate qu'elle est contenue dans la structure anamorphique de chaque goutte d'eau.

Cette distorsion optique accroît à mesure que la goutte gonfle pour finalement tomber hors de l'image et s'écraser sur la surface amplifiée qui se trouve en dessous, inaugurant alors un nouveau cycle

Déclarations de Bill Viola sur He weeps for you 1976